Une conférence régionale sur les MGF

Le 6 février 2014, à l’occasion de la journée internationale tolérance zéro contre les mutilations génitales féminines (MGF), a été organisée, au Kempinski, une Conférence régionale sous le haut patronage de Son Excellence Madame la Première Dame Kadra Mahamoud Haid.

Cette réunion de haut niveau a été l’opportunité de commémorer l’adoption de la résolution 67/146 des Nations Unies pour l’interdiction mondiale des MGF adoptée le 20 décembre 2012. Un autre objectif important de cette réunion est le lancement de la Phase 2 du « Programme conjoint pour l’accélération de l’abandon des MGF » du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) et du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) à Djibouti et dans les autres pays africains, qui se fera en présence de l’ensemble des membres du Comité national pour l’accélération de l’abandon total de toutes formes d’excisions de Djibouti. Ce programme conjoint UNFPA/UNICEF pour la période de 2014-2018 a pour objectif de contribuer à une réduction de la pratique estimée de 40% parmi les filles âgées de 0 à 14 ans dans au moins cinq pays; un pays au moins déclarant l’abandon total des MGF/E d’ici la fin du programme. 

Cette journée de concertation et d’échanges sur les pratiques traditionnelles néfastes, que sont les MGF, rassemblera de proéminents acteurs de plusieurs pays, avec la participation de Madame Emma Bonino, Ministre des Affaires étrangères de l’Italie et fondatrice de l’ONG No Peace Without Justice (NPWJ), ainsi que celles de la Ministre de la santé de la Côte d’Ivoire et des Ministres de la Promotion de la Femme de l’Ethiopie, la Somalie et le Yémen. 

L’organisation de cette conférence est assurée par les ONG nationales et internationales, l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes (UNFD) et No Peace Without Justice, en collaboration avec le Ministère de la Promotion de la Femme, le Comité Inter-Africain de lutte contre les Pratiques Traditionnelles ayant effet sur la Santé des Femmes et des Enfants (CI-AF) et l’Institut National pour la promotion de la santé des populations Migrantes et pour la lutte contre les maladies de la Pauvreté (INMP), et avec le soutien de la Coopération italienne, du Ministère des Affaires étrangères italien et des agences onusiennes le FNUAP et l’UNICEF. 

Force est de constater que la pratique des mutilations génitales féminines a connu une baisse importante cette dernière décennie grâce notamment aux efforts incessants des organisations de la société civile, des acteurs politiques, représentants de gouvernement et membres de parlement. Cependant, la pratique des MGF connaît toujours une poche de résistance, comme c’est le cas à Djibouti où la pratique au lieu de disparaître complètement prend une forme moins sévère dite de type « Sunna » qui n’en n’est pas moins néfaste pour la santé et interdite par les lois de la République. C’est, en ce sens, que l’organisation de cette journée de haut niveau est un pas en avant vers une meilleure visibilité des progrès accomplis ainsi que de ce qu’il reste à faire pour parvenir à un monde sans MGF.