Quels sont les pays les plus vulnérables au changement climatique ?

Dans les dix prochaines années, un tiers de la production économique mondiale sera localisée dans les pays les plus durement frappés par le changement climatique. C’est la conclusion d’une étude du cabinet britannique d’analyse des risques Maplecroft, parue mercredi 30 octobre.

L’index de vulnérabilité au changement climatique que publie cet institut chaque année depuis 2008 identifie 67 pays comme les plus exposés aux événements extrêmes liés au climat, tels que les tempêtes, les inondations, les sécheresses ou la hausse du niveau de la mer. Or, ces Etats devraient représenter 31 % du PIB mondial en 2025 (44 000 milliards de dollars, soit 32 000 milliards d’euros), contre environ 21 % actuellement, soit une augmentation de 50 %.

Pour réaliser cette étude, Maplecroft a évalué l’exposition de 193 pays aux conséquences du réchauffement, mais aussi la sensibilité des populations au changement climatique, en termes de santé, d’éducation, de dépendance agricole et d’infrastructures disponibles, et la capacité de leurs institutions, de leur économie et de leur société à s’adapter et à lutter contre ces impacts.

 LE BANGLADESH, PAYS LE PLUS EXPOSÉ

Résultat, les dix pays les plus exposés au péril climatique sont aussi parmi les plus pauvres : le Bangladesh, la Guinée-Bissau, la Sierra Leone, Haiti, le Soudan, le Nigeria, la République démocratique du Congo, le Cambodge, les Philippines et l’Ethiopie. Toutefois, une partie des économies mondiales les plus importantes et à la croissance la plus rapide devraient également être touchées : l’Inde (20e), lePakistan (24e) et le Vietnam (26e) dans la catégorie « risque extrême », de même que l’Indonésie (38e), la Thaïlande (45e) et la Chine (61e), classés « à haut risque ». Selon le cabinet, plus de 4,5 milliards de personnes (environ 64 % de la populationmondiale) vivent dans ces pays exposés et ce chiffre pourrait excéder 5 milliards en 2025.

Dernier exemple de cette vulnérabilité : le cyclone Phailin, qui a touché les côtes orientales de l’Inde le 12 octobre faisant quatorze morts, a entraîné 4,15 milliards de dollars de dégâts dans le seul Etat de l’Orissa, dans les secteurs de l’alimentation, de l’agriculture et de l’industrie minière. Près d’un million de tonnes de riz y ont été détruites, tandis que les principales infrastructures – routes, ports, rails et télécommunications – ont été gravement endommagées, perturbant le fonctionnement et les chaînes d’approvisionnement des entreprises et des industries.

A l’inverse, les pays les moins à risque sont tous situés en Europe du Nord : l’Islande, la Norvège, l’Irlande se partagent le podium, suivis de la Finlande, duLuxembourg et du Danemark. Si le sud de l’Europe doit connaître d’importants changements climatiques dans les cinquante prochaines années, les pays exposés, tels que Malte, l’Italie ou la Grèce, ont développé une forte capacité d’adaptation en raison des moyens financiers dont ils disposent, ce qui diminue leur vulnérabilité, note l’étude. C’est également le cas des Etats-Unis, classés « à faible risque » (158e), en dépit de régions côtières exposées aux tempêtes et à l’élévation du niveau de la mer.

Au-delà des Etats, l’étude a aussi étudié les risques pour les cinquante plus grosses villes du monde. Les cinq centres urbains les plus menacés sont Dacca (Bangladesh), Bombay (Inde), Manille (Philippines), Calcutta (Inde) et Bangkok (Thaïlande). A l’opposé, les deux seuls à être considérés comme « à faible risque » sont Paris (la France se classe en 164e position des pays) et Londres (Royaume-Uni, 173e position).

Source : le Monde