PLAIDOYER DU NUMERIQUE – Huitième réunion du groupe de travail

Le groupe de travail a tenu sa tenu huitième réunion le 07 mars 2024 au centre de conférence de l’ONG Bender Djedid sous le thème « Comment pensez-vous que le numérique e peut aider les Organisation de la Société Civile dans leurs actions d’information, d’éducation et de prévention qu’elles mènent dans les domaines de la santé et du bien-être ? ».

Monsieur Paul GUEDON assistant technique, Benoit THEAU codemandeur et le Docteur étaient DIBY Kouakou Florent en visioconférence.

L’équipe locale en charge de l’animation était présente : Le chef de projet, le responsable suivi, le webmaster, le comptable et le coordinateur.

 Présentation de l’expérience ivoirienne par le Docteur DIBY Kouakou Florent, Président de la Société ivoirienne de Télémédecine.

Il s’agit de voir comment les OSC qui œuvre dans les questions de la Santé, de la prévention et du bien-être peuvent en s’appuyer sur le numérique en s’inspirant de cette expérience.

 Une brève présentation du Dr DIBY Kouakou Florent par Benoit Théau sur son implication « C’est toujours un plaisir de mettre en relation de gens engagés dans la société civile pour bénéficier des expériences des uns et des autres.

Docteur DIBY Kouakou est cardiologue spécialiste de cardiologie infantile et congénitale au CHU de Bouaké qui est une ville situé au centre de la Côte d’Ivoire au Nord d’Abidjan. Il est aussi spécialiste en télémédecine c’est l’objet de son intervention aujourd’hui avec nous.

Il est aussi Enseignant Chercheur en qualité de Maitre-Assistant à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké et Président de la société Ivoirienne de télémédecine et il superviseur-adjoint du projet de télé cardiologie de Bouaké. C’est la personne référence en télémédecine de l’Afrique et peut-être même au-delà et nous avons la chance de l’avoir avec nous et nous le remercions de nous accorder un peu de son temps pour nous éclairer sur le sujet ».

 Il a fait un exposé sur le concept le concept du One health « une seule santé » en français, tient compte de ces liens complexes dans une approche globale des enjeux sanitaires. One Health vise à promouvoir une approche pluridisciplinaire et globale des enjeux sanitaires.

D’où vient cette approche et en quoi consiste-elle ? On a compris que la santé ce n’est pas seulement l’absence de maladie comme le définit l’OMS, mais c’est un état de bien-être mentale, physique et sociale et que l’environnement est important.

La santé c’est un tout, un ensemble d’où les questions d’environnement et d’énergie. Je suis avec intérêt vos travaux et je suis heureux aujourd’hui de partager avec vous comme on me l’a demandé mon expérience dans la télémédecine et les défis de santé en Afrique, notamment l’Afrique Subsaharienne.

Ce qui entre dans le champ de la télémédecine. Premièrement c’est un acte médical, à ne confondre avec l’E-santé qui est le fait d’aller chercher une information médicale sur le net. C’est lors de la crise du Covid-19 que la télémédecine a montré toutes ces possibilités. La télémédecine est une consultation à distance.

Dans son exposé parmi les diapos présenté, Dr. Diby montre à travers des graphiques la forte de corrélation entre mortalité infantile, espérance de vie à la naissance et le niveau de revenus.

Ainsi, en Afrique le continent le plus pauvre la mortalité infantile, la mortalité infantile est la plus élevé et l’espérance de vie à la naissance la plus courte. Il estime que le développement de l’e-santé et la télémédecine pourraient contribuer avec d’autres actions l’espérance de vie à la naissance probablement par le moyen d’améliorer l’accès aux soins.

Par exemple dans un pays moyennement vaste, la télémédecine a permis d’éviter un million de kilomètres de trajet. Cela représente un gain économique en termes de transport pour le patient. Elle permet de rapprocher la santé des populations et améliorer l’environnement socio-économique.

Durant quarante-cinq minutes le Dr. Diby déroule une présentation sur PowerPoint de ce qu’est la télémédecine et les bénéfices qu’elle procure. En conclusion six points importants qu’il faut noter concernant la télémédecine en Afrique.

• La télémédecine est réalisable en Afrique Subsaharienne

• Il existe des défis techniques et technologiques mais ils sont mineurs

• L’accès à internet est une condition sine qua non bien entendu, on recommande la télé expertise qui évite les aléas des coupures l’internet

• Une volonté politique fondée sur les besoins

• Une formation en e-santé et télémédecine

• L’exemple réussi de la Côte d’Ivoire le démontre

Échanges sur cette expérience et sur les problèmes d’accès aux soins entre l’expert et le groupe de travail :

Monsieur Paul Guédon, Expert du projet : « ’est une expérience très, très intéressante. On peut la transposer sur pleins de choses dans le plaidoyer, ce n’est pas seulement une technologie, c’est aussi derrière aussi une organisation, une démarche d’évaluation, un grand merci ».

Dr. Saad, médecin spécialiste ORL : « Remercie Bender-Djedid pour une telle initiative et surtout de parler de télémédecine à Djibouti. A Djibouti, nous avons environs 450 médecins généralistes et le nombre de spécialiste varie entre 120 et 130 spécialistes pour une population estimée à un million d’habitants.

On a environ dizaine spécialistes par spécialité. Tout son concentré sur la Capitale de Djibouti ville. Nous avons deux grandes structures hospitalières l’hôpital Général Peltier avec 450 lits et l’hôpital de Balbala qui a presque 500 lits et une maternité Dar El Hanane où est concentrée toute la natalité.

Tout est concentré à Djibouti et on dispose deux hôpitaux l’un à Ali Sabieh, un autre à Arta et enfin en construction à Tadjourah. Grâce à l’internet on arrive à aider nos collègues généralistes dans les régions. Nos collègues dans les régions sont souvent amenés à se déplacer dans les localités reculées de l’intérieur et ils nous envoient souvent des clichés par WhatsApp car le réseau est souvent pas existant dans certaines localités, c’est ainsi qu’ils nous arrivent de les aider avec toutes les imperfections dues à l’absence d’internet. Dans ces conditions il est difficile de faire un bon diagnostic.

A Djibouti on a bien tenté d’installer une structure de télémédecine en collaboration avec un hôpital indien, Global Hospital. On échangeait avec nos collègues indiens e leur soumettant des cas cliniques que nous avions. De temps en temps il avait des thèmes autour de telle ou telle spécialité ce qui nous aidait.

Cette expérience a duré de 2006 à 2008. A cette époque nous n’avions pas beaucoup de spécialistes à Djibouti. Depuis la médecine a fait des progrès et nous avons en moyenne une dizaine de spécialistes par spécialité et la spécialité la plus fournie est celle des pédiatres, nous avons 27 pédiatres.

Compte tenu de la forte concentration des médecins à Djibouti, la télémédecine peut beaucoup nous apporter pour aider les régions de l’intérieur. Cependant le cadre déontologique n’a pas encore été mis en place et on ne peut pas faire de la télémédecine actuellement.

La mise en place du cadre déontologique est nécessaire d’abord pour protéger le patient et nous protéger nous les médecins. Il faut mettre le cadre légal de cette activité. La question des gains économiques a particulièrement attiré mon attention. Il faut que lorsqu’un patient vient des localités de l’intérieur, il est toujours accompagné par 4 ou 5 membres de sa famille.

Vous imaginez ce que cela représente comme coût ? Ce sont les familles installées à Djibouti ville qui aident la famille qui s’est déplacée. Autre fait, souvent lorsqu’il y a des accidents de la route dans les régions de l’intérieur des images nous sont envoyés par WhatsApp pour préparer les urgences à accueillir l’accidenté et à agir très vite et à préparer l’équipe médicale qui va intervenir en fonction des blessures. C’est une forme de télémédecine qui existe déjà dans les urgences à Djibouti.

Docteur Ahmed Assakaf, pédiatre : Lorsque j’ai été invité je pensais qu’il y aurait un expert de la Côte d’Ivoire en présentiel et j’ai été surpris de constater que l’on est en Webinaire avec toute la société civile.

C’est la première fois que je vois cela à Djibouti et je tiens à féliciter Bender-Djedid. C’est le COVID-19 qui a permis de développer le télétravail. En tant que médecin je suis ravi à l’idée de voir la télémédecine se développer à Djibouti.

Numérique et renforcement des capacités des OSC dans leur rôle d’information, d’éducation et de prévention dans les domaines de la santé et du bien-être : Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les OSC qui travaillent dans ce domaine ? Comment pensez-vous que le numérique pourrait contribuer à résoudre certains de ces problèmes (exemple : amélioration de l’information et de la formation continue grâce à la formation à distance…)

Le groupe de travail a continué d’échanger sur cette question qui a nourri un ensemble d’idées sur les opportunités présentés par le Dr DIBY Kouakou.