Le Centre Paul Faure porte désormais le nom du Docteur Chakib Saad Omar

L’ambiance était solennelle et le moment empreint de gravité hier, à l’occasion de la cérémonie nationale où le Centre Paul Faure a été changé de nom, devenant le Centre Chakib Saad Omar, médecin djiboutien aujourd’hui décédé.

Cérémonie officielle par excellence, la reconnaissance posthume dédiée à feu Chakib Saad Omar a été portée au paroxysme.

le Premier Ministre, M. AbdoulkaderKamil Mohamed, le président de l’Assemblée nationale, M Idriss Arnaoud Ali et les membres du gouvernement ainsi que le haut commandement militaire ont tenu à honorer la mémoire de cet homme valeureux qui fut grand serviteur du pays .

Ce qui fut un baume indéniable au cœur de la famille et des amis du regrétté médecin djiboutien, représentés au grand complet.

Qui était feu Dr Chakib Saad Omar? Qui mieux que sa propre fille, Mlle Zouhour Chakib, pour le définir dans son intimité, le décrire en tant que médecin, et surtout en tant que père ?

« Etre un bon médecin, à l’écoute du patient et n’avoir qu’une seule directive, le respect du serment d’Hippocrate que chaque médecin fait à la fin de son Doctorat en médecine, sont les principes qui ont régi les 30 années de carrière médicale de mon père. Pour lui, la médecine c’était plus qu’un métier, c’était une véritable passion qu’il a vécu pleinement chaque jour de sa vie. Mon père était quelqu’un de toujours positif et débordant d’optimisme, un père formidable, aimant et à l’écoute des autres. Aider les personnes malades et les soulager de leurs souffrances était le plus beau métier du monde pour lui.

Une carrière pleine justement et qui a laissé des traces indélébiles et des souvenirs impérissables. Son ami et ex collègue, Dr Absieh l’aura dit à haute et intelligible voix au cours de son témoignage fait devant le parterre d’invité : « Sa disparition brutale nous a laissé un vide incommensurable. Mon confrère et ami feu Dr Chakib était constamment animé de compassion envers ses malades et se passionnait pour la tuberculose, principale endémie des pays de la corne d’Afrique.

Nous appartenions avec lui, Dr Bourhan Mohamed Aref et moi-même au trio en charge du conseil national des professions médicales, en notre qualité des trois premiers médecins du pays. Une mission difficile qui à l’époque nous vaudra plus de déboires, d’animosité et plus de stress que d’enthousiasme… Il était pour moi un ami pour lequel j’avais beaucoup d’estime et d’admiration. »

Un autre témoignage de valeur, celui du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Dr Nabil Mohamed Ahmed, est venu édulcorer encore plus l’image saine de ce médecin. « Dr Chakib fait partie de ces hommes dont la grandeur d’âme n’avait d’égale que la modestie. Ce n’était pas un homme à chercher à faire carrière, ou à chercher les honneurs, (…) il faisait son travail avec abnégation, et efficacité. Homme de bien, ouvert, généreux et honnête, il était l’ami, le frère, le confident, le conseiller, le père, en somme un homme qui ne cherchait que le bien ». Dr Nabil a également tenu à remercier le Président de la République pour avoir appuyé l’initiative la requalification du centre Paul Faure en hôpital Pneumo-Phtisiologique Dr Chakib Saad.

Autre intervenant, autre mot pour saluer la grandeur de feu DR Chakib Saad, celui du Ministre de la Santé, Dr Kassim Issak.

« chacun d’entre nous dispose de sa part d’éternité, par l’empreinte, par l’histoire que nous aurons laissé au cours de notre passage sur terre » a dit le Ministre.

« En donnant le nom de cet hôpital à celui de Dr Chakib, Dieu nous a guidés pour lui laisser sa part d’éternité sur terre et nous restons convaincus (et lui souhaitons) qu’Allah guidera ses pas vers le paradis. » a poursuivi Dr Kassim Isaak.

« feu Dr Chakib Saad Omar était connu de tous. Il était un homme très humble et très humain, un des premiers médecins nationaux, qui avait occupé plusieurs fonctions au sein du ministère de la Santé, où il a successivement été médecin-chef au centre Médico-Hospitalier d’Obock, et au Centre antituberculeux de Paul Faure, dont il fut le premier médecin-chef national. Il fut également un des médecins traitants de l’ancien Président de la République, feu Hassan GouledAptidon. Le regretté Dr Chakib a donné toute sa vie à la chose publique, un médecin qui a servi et contribué avec dévouement et abnégation au développement de notre système de santé.» a affirmé le Ministre de la Santé.

« Cette consécration (comme) une marque très forte de Son Excellence le Président de la République, chef du gouvernement dans la valorisation des hauts cadres de la fonction publique, ayant contribué activement au développement de nos institutions publiques et de notre nation tout entière. »

Le Premier ministre, AbdoulkaderKamil Mohamed, s’est dit ému lors de la redénomination du Centre antituberculeux « Docteur Chakib Saad Omar ». Une initiative qui ne cherche pas à « mettre un nom Djiboutien à la place d’un autre nom, tout aussi prestigieux. Mais cela s’inscrit dans la volonté gouvernementale de rapprocher un peu plus les jeunes Djiboutiens de l’histoire récente de notre pays. » Le Premier ministre a conclu son propos en rappelant que « C’est à la fois, la mémoire de sa modestie, (Dr Chakib, ndlr), de sa compétence et de ce caractère exemplaire pour notre jeunesse, qui est rappelé aujourd’hui dans la dénomination du centre antituberculeux Chakib Saad. »

Au moment de la pose de la plaque sur le fronton de l’Hôpital qui portera désormais le nom du Dr Chakib Saad Omar, difficile de ne pas se rappeler de ces quelques mots si forts de sincérités. C’est la jeune Zouhour qui revient au micro pour dire au nom de sa famille : « La perte d’un être cher est une chose terrible et elle l’est d’autant plus lorsqu’il s’agit de votre père…Mais en voyant cette plaque affichée aujourd’hui sur cet hôpital si précieux aux yeux de mon défunt père, je sais qu’il restera dans la mémoire de ses contemporains et des générations à venir. Ainsi, tous les sacrifices consentis par mon père sont récompensés. S’il était encore de ce monde, je suis sûre, qu’il serait là assis au premier rang, souriant et vous remerciant chaleureusement de ce grand honneur que vous lui avez rendu aujourd’hui. C’est donc à moi qu’incombe cet honneur. Merci pour mon père, merci pour notre famille. Merci de lui offrir la postérité en gravant son nom sur ce mur et en l’associant à tout jamais, à l’histoire de cet hôpital».