La faim dans le monde est d’abord un problème d’accès à la nourriture et un problème de prix. Revenons-y.

Les meurtrières émeutes de la faim de 2008 et de 2011, qui ont particulièrement frappé les pays importateurs de produits agricoles, illustrent à suffisance le lien entre hausse des prix sur les marchés internationaux et hausse des prix sur les marchés locaux.

Si certains – toujours les mêmes – subissent de plein fouet les effets de la volatilité, d’autres– toujours les mêmes également – tirent leur épingle du jeu. Dans des chaînes de productions caractérisées par des rapports de forces très inégaux, ce sont les spéculateurs financiers, les fonds d’investissements, les grands négociants de produits alimentaires, les fournisseurs d’intrants ou les grands propriétaires terriens qui s’en sortent.

Il n’est pas inutile de rappeler que Dreyfus a fait 1,1 milliard de bénéfice net en 2012, alors que la FAO dressait le bilan de 40 millions de personnes supplémentaires souffrant de la faim dans le monde.

Quant à Cargill, premier négociant en grain en 2008, elle affichait un bénéfice net de 3,6 milliards de dollars en 2008, alors que 100 millions de personnes avaient basculés dans la catégorie des personnes sous alimentées, du fait de la hausse des prix agricoles.